Conférence de Bertrand Binoche sur l’obéissance

Quand :
17 octobre 2005 @ 7:34 – 8:34
2005-10-17T07:34:00-04:00
2005-10-17T08:34:00-04:00

Le Département de philosophie de l’Université de Montréal a le plaisir de vous inviter à la conférence de Bertrand Binoche (département de philosophie, Université de Paris-I Sorbonne) sur La question de l’obéissance ordinaire

Cette conférence aura exceptionnellement lieu lundi 17 octobre 2005, à 16h dans la salle Z-205 du Pavillon Claire-McNicoll de l’Université de Montréal, 2900, chemin de la tour, Université de Montréal.

« Pourquoi les hommes, le plus souvent, obéissent-ils aux pouvoirs institués? Et pourquoi,parfois, n’y obéissent-ils plus ? » Telle est la question dite de l’obéissance ordinaire dont il s’agit ici de savoir si elle peut on non donner lieu à un mode d’analyse spécifique des questions politiques. Or il est patent qu’elle ne se laisse pas rabattre sur l’énigme bien distincte de la « servitude volontaire », laquelle présuppose, dans son énoncé même, l’illégitimité de la relation de pouvoir, si banale soit-elle, dont on se donne alors pour but d’expliquer la fréquence paradoxale. Demander pourquoi les hommes, en règle générale, respectent le jeu des institutions dont ils sont parties prenantes, c’est, en effet, suggérer que le langage de la justice ne peut suffire à épuiser l’énigme de l’obéissance. Mais c’est aussi soupçonner que le prisme concurrent de la gouvernementalité, s’il peut en partie rendre raison de la docilité avec laquelle des individus (ou des populations) subissent des contraintes bien particulières, ne parviendra pas non plus à identifier exhaustivement les motifs pour lesquels, dans certaines circonstances, ces mêmes acteurs vont faire, de ces mêmes contraintes, une épreuve si douloureuse qu’ils se résoudront à les anéantir.

Bref, on peut certainement parler (et même on ne peut pas ne pas parler) du pouvoir dans les termes de l’axiologie (ce pouvoir est-il légitime ?), comme dans ceux de la technologie (comment ce pouvoir s’exerce-t-il ?). Mais peut-être peut-on encore en traiter dans le langage d’une cénesthésie politique, laquelle aurait pour fin de caractériser l’expérience des rapports qu’entretiennent les hommes avec les pouvoirs qu’ils subissent ou / et qu’ils exercent ou, le cas échéant, qu’ils se refusent à exercer ou /et à subir.