Conférence du GRIPP: Andrew Rehfeld

Quand :
28 janvier 2011 @ 3:16 – 4:16
2011-01-28T03:16:00-05:00
2011-01-28T04:16:00-05:00

Vous êtes cordialement invité à la prochaine conférence organisée par le Groupe de recherche interuniversitaire en philosophie politique (GRIPP).

L’invité sera Andrew Rehfeld (Professeur de science politique, Washington University in St. Louis et Visiting Fulbright Chair in the Theory and Practice of Federalism McGill University). Il prononcera une conférence ayant pour titre The Concepts of Representation. Une explication détaillée de la présentation suit ce message.

Vendredi 28 janvier
13 h 30 à 15 h 30
salle 456
Ferrier Building, 840 Ave. Dr. Penfield
Université McGill

Bienvenue à tous !

Chers participants (avec mes remerciements à Mylène Freeman pour son aide dans la traduction),

Je vous présente la semaine prochaine un article prévu pour parution dans un forum sur la représentation politique. Celui-ci a comme intérêt le problème du débat « syndic/délégué » en représentation politique : est-ce que les représentants devraient agir plus comme les syndics ou les délégués de leurs électeurs? Comme mon article est en cours de révision, vos commentaires et vos suggestions me seront à propos et très appréciés. Ici, je souhaite vous donner le contexte de l’argument auparavant puisqu’il s’agit d’un article qui fait partie d’un forum de travaux déjà publiés.
Jane Mansbridge a publié « Rethinking Representation » dans le American Political Science Review en 2003. L’article soutient que le débat « syndic/délégué » est désuet, suranné de ses 300 ans d’usage. De nouvelles méthodes pour concevoir la relation entre les représentants et les constituants sont nécessaires. Elle propose ainsi quatre formes de représentant : l’engagé (promissory), l’anticipateur (anticipatory), le substitut (surrogate), et le gyroscopique. L’article a reçu beaucoup d’attention et a eu une influence sur les analyses de la représentation théoriques et empiriques.

J’ai publié « Representation Rethought » en 2009, également dans le APSR. Dans cet article je me déclare d’accord avec Mansbridge que la distinction syndic/délégué n’est point utile. Par contre, je conteste que ses nouveaux concepts le soient d’avantage dû à leur complexité. Le problème avec la définition syndic/délégué c’est qu’elle masque une distinction tripartite : les objectifs, les sources de jugement, et la réactivité. Un représentant peut viser le bien de sa circonscription ou le bien commun. Il pourrait compter sur son propre jugement, ou celui de ses électeurs. Il pourrait également être plus ou moins sensible à la sanction électorale. Quand on parle (comme Burke là fait) de « syndics », on parle de représentants dont les objectifs sont le bien commun, eux-mêmes la source de jugement sur ces objectifs, et qui sont relativement moins sensibles à la sanction électorale. Quand d’autres (par exemple les anti-fédéralistes) décrivent les « délégués », on a tendance à parler de représentants dont les objectifs sont le bien de leur circonscription électorale, dont l’opinion de leurs constituants est la source de jugement, et qui sont alors très motivés par la sanction électorale. Comme ces trois distinctions peuvent être chargées de deux valeurs chacune, il y a donc 8 combinaisons possibles. La distinction syndic/délégué masque alors 6 autres espaces conceptuels, des types idéaux, que cette séparation nous permettrait de saisir.

L’année passée, Mansbridge a défendu son point de vue dans « Clarifying the Concept of Representation ». Celui-ci a été accepté par le APSR dans le cadre d’un forum prochain sur « Representation Rethought ». « The Concepts of Representation », l’article que je vous présente dans le cadre de GRIPP, est ce qui en constituera ma réponse.

Quoique nous prenions tous deux la représentation politique comme question de fond, vous allez voir qu’au cœur du désaccord entre Mansbridge et moi c’est la nature de l’analyse conceptuelle de la théorie politique et de la science sociale. Mansbridge cherche à conserver la complexité. Elle trouve que ma tentative à faire des distinctions est un exercice logique utile mais qui n’a aucune valeur pratique (comme elle déclare dans une note de bas de page, elle est intéressée par le ketchup, et non dans le sel + le vinaigre + des tomates!). En revanche, je tiens à insister sur l’importance d’identifier les éléments constitutifs afin de bien faire la théorie politique et la science sociale. Nous utilisons tous deux le concept de la représentation comme choix d’épée, mais les implications vont bien au-delà du sujet.
Vous comprendrez mieux l’article que je vous présente si vous commencez par lire les pages 221 à 225 de mon article qui le précède « Representation Rethought », suivit de la réponse de Jenny dans «Clarifying the Concept of Representation ». Vous les retrouverez tous deux ci-joint. Je rejoins également l’article de Jenny de 2003 dans le cas où vous êtes intéressés à suivre notre discussion de ses débuts. Toutefois, le précis ci-dessus devrait être suffisant pour vous lancer dans le débat si vous n’avez que le temps de lire le papier que je présente à GRIPP « The Concepts of Representation ».

Je vous remercie d’avance pour votre patience et pour vos efforts. J’ai hâte de vous voir ce vendredi.

Andrew

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Le Groupe de recherche interuniversitaire en philosophie politique est financé par les Fonds québecois sur la société et la culture, le CRÉUM et la chaire Tomlinson de l’Université McGill.

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