
« Le problème de la foutaise » par Simon-Pierre Chevarie-Cossette
Dans le cadre des midis de l’éthique, Simon-Pierre Chevarie-Cossette donnera une conférence intitulée « Le problème de la foutaise ».
Pour y participer sur Zoom, c’est ici.
Résumé :
Harry Frankfurt a fait entrer la foutaise (ou « baratin ») dans le domaine de l’investigation philosophique avec son opuscule sur le sujet, On Bullshit (1984). Baratiner n’est pas mentir, mais de quoi s’agit-il et pourquoi est-ce répréhensible ? Selon Frankfurt (et selon plusieurs autres dont Carson, Webber, Fallis, Stoke, Moberger), l’essence de la foutaise est l’indifférence à l’égard de la vérité (ou quelque chose de connexe comme la raison, la connaissance ou l’enquête) : le baratineur parle sans se demander si ses paroles s’accordent ou non avec les faits. Un deuxième courant, initié par Gerry Cohen (et bonifié par Wreen et Cova), l’associe à un énoncé défectueux plutôt qu’à un énonciateur mal intentionné. Ainsi l’astrologue qui croit dur comme fer à ses théories baratine tout de même puisque ses propos sont insensés, sans fondements ou triviaux. Dans cet exposé, je donnerai deux arguments qui donnent raison à Cohen contre Frankfurt : d’une part, si Frankfurt avait raison, le baratin serait toujours blâmable, ce qu’il n’est pas ; d’autre part, la théorie de Cohen explique mieux en quoi la foutaise est nuisible que la théorie de Frankfurt.