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« Academic journals are a lucrative scam – and we’re determined to change that »

Arash Abizadeh (McGill University) publie un texte d’opinion dans The Guardian à propos d’une initiative s’opposant au cartel intellectuel formé par les cinq plus grands groupes d’éditions américains. L’initiative vise à promouvoir une revue en accès libre diamant publié par la Open Library of Humanities, tout en s’assurant que quiconque puisse accéder aux articles de la revue et que la communauté intellectuelle et académique soit fournis un service réel garantissant des produits finaux à un prix raisonnable.

Abizadeh explique que l’initiative provenait d’un sentiment de découragement partagé par ses corédacteur.ices, ce qui a mené à la décision de remettre leur démission en masse de la revue Philosophy & Public Affairs. Il note avoir ressenti une forte responsabilité d’aider à construire un élan collectif vers un meilleur arrangement, un modèle de publication qui ne prenait pas pour acquis d’énormes ressources publiques pour alimenter les profits des corporations privées.

Sur la dominance des éditeurs américains majeurs, Abizadeh remarque:

« Non seulement ces éditeurs (les « big five » éditeurs commerciaux – Elsevier, Wiley, Taylor & Francis, Springer Nature et SAGE) ne nous rémunèrent pas pour notre travail, mais ils vendent ensuite l’accès à ces revues aux mêmes universités et institutions qui financent initialement la recherche et le travail éditorial. Les universités ont besoin d’accéder à ces revues car c’est là que la plupart des recherches de pointe sont diffusées. Cependant, le coût des abonnements à ces revues est devenu tellement exorbitant que certaines universités peinent à les payer. En conséquence, de nombreux chercheurs (sans parler du grand public) se heurtent à des barrières tarifaires et ne peuvent pas accéder aux informations dont ils ont besoin. […]

Encore plus étonnant est le fait que ces éditeurs facturent souvent aux auteurs le privilège de publier dans leurs revues. Ces dernières années, les grands éditeurs ont commencé à proposer des articles en « accès libre » qui sont gratuits à la lecture. En surface, cela pourrait sembler être une amélioration bienvenue. Cependant, les éditeurs à but lucratif offrent un accès libre aux lecteurs uniquement en facturant aux auteurs, souvent des milliers de livres sterling, pour publier leurs propres articles. Qui finit par payer ces frais d’auteur substantiels ? Une fois de plus, ce sont les universités. […]

Cette tendance a un impact insidieux sur la production de connaissances. Les éditeurs commerciaux sont incités à publier autant d’articles et de revues que possible, car chaque article supplémentaire génère plus de profit. Cela a conduit à une prolifération de revues douteuses qui publient de fausses recherches, et a accru la pression sur les revues rigoureuses pour affaiblir leurs contrôles de qualité. Il est de plus en plus évident que la publication à but lucratif ne correspond tout simplement pas aux objectifs de l’enquête savante. »