Une grande partie de ma recherche s’est concentrée sur la théorisation contemporaine de la justice globale. Étant donné les vastes inégalités qui existent entre les individus dans le monde et le rôle que joue l’ordre mondial actuel dans la production et le maintien de ces inégalités, je m’intéresse à déterminer quelles sont nos obligations morales, politiques et économiques les uns envers les autres à l’échelle mondiale. Dans des travaux récents, j’ai soutenu que les théoriciens cosmopolites de la justice et les défenseurs des droits des animaux doivent endosser un cosmopolitisme centré sur la sentience. Selon cette perspective, la sphère de protection de la justice s’étend à tous les animaux sentients, indépendamment de leur espèce ou de leur appartenance nationale. Ainsi, les animaux sentients sont les unités primaires de préoccupation morale égale, et les intérêts fondamentaux de tous les individus doivent être pris en compte lorsqu’on détermine ce que nous nous devons les uns aux autres à l’échelle mondiale.

En tant que postdoctorante au CRÉ, j’ai cherché à élaborer une approche cosmopolite centrée sur la sentience qui puisse nous guider dans la détermination des principes de justice inter-espèces cosmopolite. Je me suis particulièrement intéressée à la manière dont les intérêts des animaux non-humains devraient être représentés dans les décisions politiques internationales et aux conséquences normatives de la prise au sérieux de leurs intérêts pour notre théorisation des devoirs d’atténuation et d’aide à l’adaptation au changement climatique, à la sécurité alimentaire, à la durabilité et au commerce mondial des corps animaux. De plus, j’ai visé à développer une vision basée sur les capacités qui puisse à la fois garantir la justice pour tous les animaux sentients et respecter la valeur non instrumentale de certaines entités non sentientes, telles que les plantes et les écosystèmes.

a.pepper.1@bham.ac.uk