Sparling

Robert Alan Sparling

Professeur agrégé en Études politiques à l’Université d’Ottawa.

Postes occupés

2012-2013 Chercheur-se postdoctoral-e,
2013-2014 Co-chercheur-se
2013-2014 Chercheur-e associé-e,
2014-2015 à aujourd'hui Membre collaborateur-trice,

Biographie

Robert Alan Sparling est professeur agrégé en Études politiques à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa.

Ph.D. Université de Toronto

Mon premier livre (tiré de ma thèse et publié en 2011 aux University of Toronto Press) est une étude de l’œuvre de Johann Georg Hamann, ami et critique de Kant, Herder et Jacobi, voix fondatrice du mouvement Sturm und Drang. Adversaire implacable de ceux qui désiraient remplacer la grâce par la raison, Hamann a articulé une « métacritique » de cette dernière. La raison, pour Hamann, est parole, une parole profondément ancrée dans le monde social. Cette vision d’une raison impure, historique et sociale, permet à Hamann de remettre en question l’individualisme moderne, les idéaux de l’autonomie et de la raison publique, et le concept de despotisme éclairé. Si Hamann insiste sur la primauté du logos humain, il insiste également sur le logos religieux. En effet, s’il anticipe les mouvements du vingtième siècle (Wittgenstein, Heidegger), sa pensée est aussi enracinée dans la tradition théologique luthérienne. Parce qu’elle entrelace préoccupations philosophiques, politiques et religieuses, l’œuvre de Hamann s’avère fort pertinente pour nos débats actuels sur la laïcité.

Depuis la publication de ce livre, j’ai eu l’opportunité de creuser davantage la question du rapport entre religion et politique en publiant un article sur M.K. Gandhi (dans la revue Representation) et un article sur la conscience erronée chez Pierre Bayle (à paraître dans Eighteenth-Century Thought). Je me suis aussi intéressé aux philosophies du travail proposées par Simone Weil et Marx, à la pensée politique d’Étienne de La Boétie, ainsi qu’à divers enjeux philosophiques et politiques liés à l’historiographie (pour des détails sur la liste de ces diverses publications, voir la liste ci-dessous).

Projet de recherche postdoctorale:

Theories of Corruption: Political Morality and Purity’s Shadow in Modern Political Thought
Mes recherches doctorales m’ont à maintes reprises amené à examiner le concept de pureté—que l’on pense ici à la pureté du discours, à la pureté religieuse ou encore, à la pureté de la raison. Or, mon projet postdoctoral s’est penché sur le contraire de la pureté politique, soit, la corruption. Le terme « corruption » est communément utilisé d’une façon technocratique qui ne tient pas compte de ses présupposés éthiques et philosophiques. Dans mes recherches, j’ai tenté de dégager ces présupposés en exposant différents types de grammaires de la corruption. Naturellement, les définitions du mot corruption couramment utilisées par les organisations internationales (telle que « l’abus de l’autorité publique en vue d’un intérêt privé ») soulèvent de nombreuses questions. Par exemple, sur quoi repose cette distinction entre public et privé? Quels comportements spécifiques sont considérés comme corrompus et abusifs (la moindre enquête à ce sujet révèle rapidement de grandes différences d’un contexte historique et géographique à un autre)? Est-ce qu’une telle définition tient compte de tous les phénomènes dénoncés par le discours de la corruption : par exemple, une telle définition (fort individualiste) nous empêche-t-elle de déclarer un système ou un régime entier comme ‘corrompu’? Sur quelle conception du sujet politique reposent ces appels à l’intégrité? Qu’est-ce qui est présupposé dans l’idéal de ‘transparence’? … Dénoncer un comportement, une relation ou un système comme ‘corrompu’, c’est en fait dénoncer une impureté, une maladie; c’est donc présupposer une certaine notion de santé ou de pureté politique. Par le biais d’une analyse de quelques moments clés dans l’histoire des idées (allant de la renaissance au 20e siècle), ce projet propose une typologie des conceptions de la corruption et des éthiques politiques sur lesquelles celles-ci reposent. Ainsi, ce projet constitue autant une étude de la dichotomie pureté/corruption qu’une réflexion sur la place des idéaux éthiques en politique.

 

Sélection de publications

Livres:

  • R. Sparling, Johann Georg Hamann and the Enlightenment Project (Toronto: University of Toronto Press, 2011);
  • R. Sparling & S. Bourgault editors, A Companion to Enlightenment Historiography (Leiden: Brill, 2012-13).

Articles (peer-reviewed):

  • R. Sparling, “Sunlight is the Best Disinfectant? Étienne de la Boétie on Corruption and Transparency,” European Journal of Political Theory 12:4 (2013), 483-509;
  • R. Sparling, “Montesquieu and Historical Analogy”, à paraître dans les Cahiers Montesquieu (2013);
  • R. Sparling, “Theory and Praxis: Simone Weil and Marx on the Dignity of Labor,” Review of Politics 74:1 (2012), 87-107;
  • R. Sparling, “Religious Belief and Community Identity in Pierre Bayle’s Defense of Religious Toleration,” Eighteenth Century Thought, volume 5. (À paraître);
  • R. Sparling, “M.K. Gandhi: Reconciling Agonism and Deliberative Democracy,” Representation 45:4 (Oct./Nov. 2009), 391-403;
  • R. Sparling, “Transfiguring the Enlightenment: J.G. Hamann and the Problem of Public Reason,” Monatshefte 98:1 (Spring, 2006), 12-29.

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