Nouvel article de Yann Allard-Tremblay intitulé « Dispelling the Fantasy of Innocence: Complicity and the Cultivation of Transgression in Settler Colonial Contexts« , paru dans la Revue Canadienne de Science Politique.

Résumé

Cet article jette un regard critique sur le cadrage canadien de la politique coloniale d’établissement/décoloniale en termes de culpabilité et d’innocence. Je soutiens que le fait de mettre l’accent sur l’innocence, même comme une chose à arracher aux colons, comme c’est le cas dans la théorisation des mouvements des colons vers l’innocence (settler moves to innocence), peut corrompre l’exercice de la responsabilité morale. De plus, je soutiens que le désir et l’attente d’innocence face aux injustices structurelles comme le colonialisme d’établissement sont illusoires, et que la complicité est largement répandue. En revanche, je m’inspire des travaux d’Iris Marion Young sur la responsabilité politique, en mettant toutefois moins l’accent que cette dernière sur les actions collectives publiques. Compte tenu de la nature du colonialisme d’établissement et de la colonialité, je plaide pour la reconnaissance de la signification politique des actes individuels quotidiens et pour le développement de dispositions qui perturbent les structures injustes, comme une disposition à la transgression.