Ljiljana Petreovic
Positions held
2006-2007 | Graduate fellow(s), Ethics and politics |
Biography
Lors de son passage au CRÉUM, Ljiljana Petreovic menait un projet de doctorat en philosophie. Le titre du projet était : “The incompatibility of humanitarian intervention with cosmopolitanism”.
Descriptif:
L’intervention humanitaire se définit généralement comme une intervention coercitive d’un état dans un autre état, dans le but de protéger les citoyens de ce denier. « Intervention » désigne l’action militaire et « humanitaire » désigne la justification pour l’action militaire. Tout en y reconnaissant certaines ambiguités fonctionnelles, ceux qui supportent le principe d’intervention humanitaire affirment qu’il est parfois nécessaire de poser une action militaire pour aider un groupe de personnes souffrantes, opprimées ou autrement sans protection de leur gouvernement. Le principe de la souveraineté est dépassé par le devoir de protéger les membres de la grande communauté humaine. L’idée étant qu’aucun principe n’a préséance sur le principe de base fondamental des droits humains. Dans ce sens, plusieurs cosmopolites (ceux qui adhèrent à la loi universelle de tous les hommes) sont généralement en faveur de l’intervention humanitaire et considèrent qu’il faut mettre des efforts pour la renforcer et la raffiner sur le plan conceptuel.
Je soutiens que l’intervention humanitaire est incompatible avec le cosmopolitisme, et que cela ébranle involontairement l’idéal qu’il veut défendre. J’accepte qu’un ordre constitutionnel cosmopolite puisse exister, mais je soutiens qu’il ne devrait pas et ne peut pas remplacer la loi internationale et ses principes d’égalité souveraine, l’intégrité involontairement et la juridiction domestique. Ma principale revendication étant que la doctrine émergeante de l’intervention humanitaire ne sert pas l’idéal cosmopolite mais l’impérialisme. Ce que nous risquons en nous engageant dans un tel projet dangereux est ce que Schmitt désigne comme « l’instrumentisation politique de la loi et la moralisation de la politique ». En formulant ces revendications, par contre, je ne supporte pas la théorie de Schmitt au sujet du « réalisme » qui exclut tout concept d’un ordre international légal. De fait, je crains que la politisation courante de la loi et la moralité serve à combler la prédiction de Schmitt selon laquelle ceux qui invoquent le terme humanitaire le font pour justifier les pires atrocités. Le droit cosmopolite doit exister (en fait, je ne crois pas qu’il est possible de se retirer dans un monde où on ne connaît ni se préoccupe des actions des états extérieurs au notre) mais on doit cadrer le cosmopolitisme dans le contexte d’un ordre légal international révisé et actualisé. Pour ce faire, nous ne pouvons abandonner le principe d’égalité souveraine. Nous ne pouvons écarter les règles courantes des lois internationale en faveur des droits humanitaires sans créer un avenu légal pour l’avancement d’objectifs impérialistes. Je maintiens que nous devons travailler pour créer un ordre international légal qui protège les droits humains et l’égalité souveraine. Par conséquent, toute discussion concernant l’avancement des droits humains en recourant à l’action militaire est naturellement douteuse.
Humanitarian intervention is generally defined as a coercive military action by one state against a foreign state for the purpose of protecting the rights of the citizens of the foreign state. ‘Intervention’ refers to military force and ‘humanitarian’ refers to the justification for military force. Normally those who uphold the principle of humanitarian intervention, while acknowledging some functional ambiguities with the actualization of a humanitarian intervention, maintain that it is sometimes necessary to take military action in order to relieve the suffering of a group of people, oppressed, or otherwise left unprotected by its own government. The principle of sovereignty is trumped by the duty to protect members of the greater community of humanity. The contention is that no principle is higher than the principle of basic, fundamental human rights for all people. In this sense, many cosmopolitans (those adhering to a universal law of all peoples) tend to support humanitarian intervention, and put their efforts into furthering and refining our conception of humanitarian intervention and its application.
I argue that humanitarian intervention is incompatible with cosmopolitan values, and that it inadvertently undermines and perverts our cosmopolitan goals. I accept that a constitutional, cosmopolitan legal order should exist, but I argue that it should not and cannot replace international law and its core principles of sovereign equality, territorial integrity and domestic jurisdiction. My claim is that the emerging doctrine of humanitarian intervention as a realization or enforcement of that cosmopolitan order serves not cosmopolitan goals, but imperialist ones. What we risk in engaging in such a dangerous project is what Schmitt referred to as the political instrumentalization of law and the moralization of politics. In making those claims, however, I do not support the Schmittean ‘realist’ account which excludes any conception of an international legal order. In fact, it is my fear that the current politicization of law and morality serves to fulfill Schmitt’s prophecy that those who invoke the term humanity do so to justify the worst kinds of atrocities. Cosmopolitan right must exist (in fact I do not think it is possible to retreat into a world where we do not know or care what our neighbors are doing) but we must frame cosmopolitanism in terms of a revised, updated, legal international order. In so doing, however, we cannot abandon the principle of sovereign equality. We cannot dismiss the present rules of international law for the sake of human rights without creating a legal avenue for the advancement of imperialist goals. I maintain that we must work towards creating an international legal order that protects both human rights and sovereign equality. Therefore, any talk about advancing human rights using military force must be inherently suspect.