Nouvel article de Didier Zúñiga intitulé « How many worlds are there? One, but also many: Decolonial theory, comparison, ‘reality’« , publié dans European Journal of Political Theory.

Résumé

La théorie politique contemporaine (TPC) a abordé les questions de pluralité et de diversité en s’appuyant plutôt implicitement sur des comptes rendus anthropologiques de la différence. Cela a été le cas avec le « tournant culturel », qui a significativement façonné les théories du multiculturalisme. De même, le « tournant ontologique » actuel gagne en influence et laisse une empreinte marquée sur la TPC. J’examine ce récent tournant et évalue à la fois les possibilités qu’il offre et les défis qu’il pose pour décentrer la TPC et ouvrir des voies radicales et décoloniales pour penser la différence autrement. Je prends la critique de Paul Nadasdy du tournant ontologique comme une invitation à réfléchir sur les préceptes méthodologiques qui informent la façon dont le domaine cadre la portée et les limites de la comparaison. Dans cette poursuite, j’examine la notion des Zapatistes d’un « monde de nombreux mondes », qui offre une manière d’aborder la différence qui capte les aspects générateurs du tournant ontologique tout en évitant les écueils du relativisme et de l’inertie politique. Je soutiens que les perspectives des Zapatistes offrent une orientation éthique vers un épanouissement social et écologique. En fin de compte, mon objectif est de faire évoluer la TPC vers une forme plus vaste de compréhension de ce qui existe dans le monde, et ainsi faire place à de meilleures manières d’habiter la Terre.