« Nos devoirs envers les animaux »
Propos de Valéry Giroux recueillis par Stéphane Baillargeon, pour la série « Le monde d’après | Qu’est-ce qui va changer dans la société?« , Le Devoir, 5 juin 2021.
« Nos devoirs moraux envers les animaux semblaient jusqu’ici aller à l’encontre de notre intérêt à les exploiter ou plus généralement à ignorer leur bien-être. Avec la pandémie que nous connaissons, les privilèges que nous nous sommes accordés à leurs dépens semblent se retourner contre nous. La plupart des maladies infectieuses qui ont fait le plus de morts depuis 30 ans sont des zoonoses causées par la chasse, la déforestation ou l’élevage. C’est le cas du SRAS, du VIH, de l’Ebola, de l’ESB, du H1N1, du H5N1 ou du H7N9. La COVID-19 est très probablement à ranger dans cette funeste catégorie. La situation actuelle nous montre que le respect des intérêts des animaux est peut-être la meilleure manière de protéger les nôtres. Quitte à faire preuve d’un excès d’optimisme, espérons que cette crise nous incite enfin à cesser d’asservir les autres êtres sensibles (notamment en adoptant une alimentation végétale) et d’empiéter toujours davantage sur les espaces sauvages qu’ils habitent. »