Colloque international: Guerre et responsabilité morale

Colloque organisé par le CREUM et le Département de philosophie de l’Université de Montréal. An interdisciplinary and international conference organized by the CREUM, and the Department of Philosophy of the Université
de Montréal.GUERRE ET RESPONSABILITÉ MORALE / WAR AND MORAL RESPONSIBILITY

Keynote speakers: Larry May (Washington University), Thomas Hurka (University of Toronto), David Rodin (Australian National University) et Thomas Pogge (Centre for Applied Philosophy and Public Ethics, Australian National University).

Suivant une maxime célèbre de Georges Clémenceau, « il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix ». La question morale de la guerre a le plus souvent été étudiée sous l’angle de ce que l’on nomme les théories de la guerre juste. Les conflits armés soulèvent pourtant d’importants problèmes et dilemmes moraux indépendants de la question de la légitimité des guerres défensives ou préventives. Il faut dès lors tenir compte non seulement de l’entrée en guerre et de la guerre elle-même, mais aussi de la responsabilité en contexte d’après-guerre.

Nous ne pensons pas ici que les questions morales liées aux conditions juridiques et morales d’entrée en guerre ou de comportement des agents en guerre soient secondaires. Notre problématique n’exclut pas les questions relatives au cadre normatif des théories de la guerre juste. Mieux encore, ces théories ont été très critiquées ces dernières années et les objections soulevées contre l’idée même de guerre juste sont très souvent associées à toute une série de problèmes liés à la responsabilité des individus et des groupes, non seulement avant et pendant les guerres, mais après les guerres. Ainsi, un argument sur la nécessité d’une intervention militaire peut être contrebalancé par un argument sur la responsabilité de la puissance occupante dans la reconstruction du pays occupé. Ces questions, que l’on pense souvent séparément par souci de méthode, sont au contraire à étudier conjointement afin de mettre en lumière les motivations morales réelles des
États qui s’autorisent d’un droit humanitaire pour violer la souveraineté d’un autre État.

En dehors des arguments liés à l’idée d’une responsabilité morale des États à l’égard des peuples en détresse, qui justifierait un droit d’ingérence, les questions de responsabilité peuvent être, entre autres, reliées à la chaîne de commandement, c’est-à -dire au problème de l’organisation de l’action des groupes, ou encore au problème de savoir à qui attribuer l’imputabilité d’actions criminelles collectives. Ces questions se posent également lorsqu’il s’agit de penser le ius post bellum, les divergences entre arguments jusbellicistes versus pacifisme, ainsi que la responsabilité collective pour la justice réparatrice ou transitionnelle. On peut se demander ce que des nations, offrant leur appui militaire soit pour empêcher un conflit ou y mettre fin, soit pour renverser une dictature, doivent aux nations qu’elles disent aider. L’idée de « nation building » se place alors au cÅ“ur de la reconstruction et de la réparation d’après-guerre. Enfin, un élément fondamental est celui de la responsabilité morale des individus et des groupes telle qu’elle est formulée par les récits historiques qui font suite aux conflits. Ces thèmes composent les enjeux principaux qui seront abordés lors de ce colloque.

informations

Colloque ouvert à tous.
Entrée libre.

adresse

Maison de la culture Côte-des-Neiges
5290, ch. de la Côte-des-Neiges

contact

Pour toute demande d’information importante, veuillez contacter les organisateurs Christian Nadeau ou Martin Blanchard.


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