La libération animale, 40 ans plus tard / Animal Liberation, 40 years on
L’équipe d’accueil Anglophonie : Communautés et Écritures (Université Rennes 2), le Centre de Recherche en Éthique (CRÉ) et le laboratoire Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglosaxon (Université de Rouen) organisent les 28 et 29 mai 2015 à l’Université Rennes 2 un colloque intitulé « La libération animale, quarante ans plus tard », avec pour conférenciers invités Peter Singer, Ira W. DeCamp Professor of Bioethics at Princeton University, Lori Gruen, Professeur de philosophie à l’Université Wesleyenne, spécialiste des questions liées au féminisme, au genre, à la sexualité et à l’environnement, Jean-Yves Goffi, Professeur émérite de philosophie générale et de bioéthique à l’Université de Grenoble II et Tatjana Visak, Chercheure postdoctorale à l’université de Mannheim.
Dans son ouvrage intitulé La libération animale, le philosophe utilitariste Peter Singer développe trois grandes idées : le principe d’égale considération des intérêts, présenté comme le véritable fondement de l’égalité au sein de l’espèce humaine et pour tous les êtres sensibles ; le rejet du spécisme (la discrimination fondée sur l’espèce); et la conséquence pratique de ces deux idées, à savoir la nécessité de mettre un terme à certains types d’exploitation des animaux, notamment ceux qui ont trait à la recherche et l’élevage industriel. Cette œuvre phare a connu un retentissement immense. À tel point que la publication de La libération animale, en 1975, a été présentée comme le moment clef dans l’émergence du mouvement éponyme. Cependant, le mouvement de libération animale ne saurait se réduire à la seule pensée singerienne. D’une part, il est extrêmement protéiforme et fait l’objet de débats intenses à l’interne, entre les défenseurs des animaux eux-mêmes qui privilégient des approches diverses et dont les conclusions respectives s’avèrent parfois incompatibles, comme à l’externe, entre ceux qui cherchent à améliorer le sort des animaux et ceux qui défendent le statu quo ou contestent les arguments animalistes. D’autre part, il est sensiblement façonné par les cultures au sein desquelles il se développe.
L’objet de ce colloque sera de revenir sur le lien entre le mouvement de libération animale et les théories de Peter Singer qui, à tort ou à raison, en est perçu comme le père fondateur. Comment l’éthique animale de Peter Singer a-t-elle été accueillie depuis la publication de La libération animale ? Quels échos a-t-elle trouvés dans les mouvements animalistes ? Quelles ont été les évolutions conceptuelles et pratiques de la libération animale contemporaine ? Quelle place la doctrine utilitariste, et son principe fondateur conséquentialiste, occupent-ils dans le travail de Singer et dans les débats qu’il a engendrés ? Quels sont les types d’approches en éthique animale auxquelles a mené la publication de Singer ?
Dans la perspective de cette rencontre, nous encourageons la confrontation de points de vue interdisciplinaires (études sur les aires anglophones, philosophie, sociologie, droit, histoire etc.). Nous souhaitons par ailleurs que s’engage un dialogue entre les différentes approches théoriques : libération animale, droits des animaux, welfarisme, études critiques, statut politique des animaux, approche continentale, etc.
Les intervenants s’exprimeront en français ou en anglais.
Entrée libre et gratuite pour le public dans la limite des places disponibles. L’inscription pour le public est facultative, mais souhaitable, car, en cas de forte affluence, seuls les inscrits pourront accéder à la salle.
Contacts : Emilie Dardenne, Valéry Giroux, Enrique Utria. Pour nous contacter, merci d’utiliser l’adresse email du colloque : animallib@sciencesconf.org
Affiche et programme (.pdf)